Interloqué par la démonstration ratée de Calcias, Néo reprit machinalement le talisman que lui tendit Yuzuro.
Le groupe quitta alors les ruines, emportant Calcias qui était toujours inconscient. Par précaution, Néo sortit en dernier. Au moment où il quitta l’enceinte du bâtiment, le feu magique se déclencha.
Néo : Oulah, le sorcier n’avait pas menti, il consume tout !
La stèle se mit littéralement à fondre. Le talisman bleu, que le groupe aurait très bien pu avoir en faisant un autre choix, disparut dans ses propres cendres avant que celles-ci ne soient elles-mêmes dévorées par le feu insatiable. Ce dernier s’éteignit alors, aussi spontanément qu’il n’était apparu, ne laissant de la stèle qu’une tâche de suie.
Néo : Adieu, talisman de saphir.
Le groupe se remit en route pour le château d’Arsenus. Néo et Erina se partagèrent le fardeau de Calcias, étant les deux seuls à disposer d’une monture. Mais finalement le bougre revint à lui, après tout de même plusieurs bonnes heures. Heureusement que cette fois-ci des bandits n’avaient pas eu la bonne idée d’attaquer !
Enfin ils arrivèrent au château. Ils furent accueillis par le même majordome qui les avait reçus au départ. Arsenus n’étant pas encore présent, le majordome les convia à passer la nuit au château. Une nuit au château, et en suite individuelle avec domestiques, s’il vous plaît ! Même pour Finley, ça devait lui faire tout drôle se dit Néo. Il est vrai que Néo lui-même n’était pas habitué à pareil luxe.
Et, le lendemain, après le petit déjeuner, le majordome réunit tout le monde dans la salle du trône.
Néo : Ah, ça y est ! C’est le moment, nous allons pouvoir nous entretenir avec notre nouvel employeur. Après tout ce temps…
Ils entrèrent. Là, face à eux, assis sur le trône, celui qui avait jusque là brillé par son absence… Arsenus.
https://www.youtube.com/watch?v=27WO9DUveS0 Arsenus : Je suis Arsenus.
L’homme était de taille moyenne, mince. Bruns, les cheveux bien taillés, il avait un visage fin et ovale se terminant par un élégant bouc pointu. La quarantaine bien passée, toutefois peu de rides, les nobles avaient les moyens de s’entretenir…
Néo : Arsenus… Nous avions hâte de vous rencontrer ! Je me nomme Néo, et mes compag…
Arsenus : Tututut ! Tout d’abord, prouvez-moi que vous n’êtes pas des imposteurs.
Néo : Comment ça ? Ah, bien sûr ! Tenez, voici la lettre.
Arsenus : Hum ? … Je vois, c’est bien mon écriture. Alors, miliciens de Gaïa. Avez-vous réussi votre mission ? M’avez-vous apporté le talisman ?
Néo : Oui, mylord. Tenez, voici l’objet en question.
Néo sort le talisman rouge de sa besace. Son éclat flamboyant illumine la salle, luisant les luxueux vitraux de sa teinte écarlate.
Arsenus : Ah ! Quelle beauté… Donnez-le moi !
Arsenus prend le talisman rouge que lui tend Néo.
Arsenus : Oh ! Le… le pouvoir ! Je ressens le… pouvoir ! Les légendes ne mentaient pas. Cet artefact confère de véritables pouvoirs à son porteur !
Néo : Comme vous pouvez le constater, mon seigneur.
Arsenus : Vous ! Aidez-moi !
Un domestique aide le maître des lieux à ôter son collier en or incrusté de pierres précieuses, avant de lui accrocher le talisman rouge de rubis autour de son cou.
Arsenus : N’est-ce pas magnifique ? Une grande beauté, alliée à de grands pouvoirs. Voilà un bijou digne des plus grands seigneurs. Ne trouvez-vous pas ?
Néo : Euh… si, tout à fait. Cela étant dit, mes hommes et moi-même avions hâte de pouvoir enfin vous rencontrer.
Arsenus : J’imagine… J’espère que vous n’aviez pas été trop dérangés par mon absence, à notre premier rendez-vous ? C’est que je tenais d’abord à vous tester, avant de vous honorer de ma présence, vous comprenez. Mais, j’imagine que mon absence aurait pu déstabiliser certains… faibles d’esprit. J’ose espérer que cela ne vous a pas mal accommodé.
Néo : Non, non… (Néo pensa alors à Telrar, Erina et d’autres encore, mais préféra ne rien dire pour ne pas froisser Arsenus)
Arsenus : Dans ce cas c’est parfait ! Cela est passé. Car, à présent que vous m’avez apporté ce talisman, vous m’avez prouvé et votre loyauté, et votre compétence. Vous avez toute mon estime, miliciens, en êtes-vous contents ?
Néo : Eh bien… oui, cela est un soulagement, mylord ! Puisque vous avez reconnu notre valeur, pourrions-nous discuter, de la suite des événements ?
Arsenus : Oui, bien entendu. J’ai une autre mission à vous confier, miliciens.
Néo : En saurons-nous plus sur le projet Gaïa ? Je veux dire, je ne veux pas paraître outrecuidant, sire. Mais, votre frère, feu le sieur de Rogwel, avait de son vivant semble-t-il trouvé un moyen de rendre les continents à la Terre… à Gaïa. Est-ce que, par le plus pur des hasards, vous auriez connaissance de quoi que ce soit à ce sujet ?
Arsenus : Cela se pourrait. Mais, si vous voulez vraiment en savoir plus, il vous faudra accomplir avec succès la mission que je vais vous confier.
Néo : Avec tout le respect que je vous dois, ne pourriez-vous pas d’abord nous partager ce que vous savez ? Après tout nous avons déjà gagné votre estime. Je ne veux pas paraître discourtois, monseigneur, mais cela ne prendra que peu de temps, qui plus est je suis sûr que cela serait en mesure de nous motiver à honorer les missions que vous nous commanderez !
Arsenus : Ah ! Tu es un beau parleur, Néo c’est ça ? C’est une qualité que je sais apprécier, mais, ton seul petit problème, c’est que tu n’es pas un noble ! Alors, apprends à rester à ta place, si tu ne veux pas qu’il t’arrive des ennuis… Écoute-moi : oui, ton groupe et toi avez mon estime, vous m’avez prouvé que vous êtes loyaux et compétents. Mais, pas encore que je peux vous accorder ma pleine confiance. Vous allez suivre mes directives. Si vous menez à bien la future mission, dont nous parlerons à l’instant, alors je vous ferai part de tout ce que je sais sur le projet Gaïa et les idées que mon défunt frère avait à ce sujet, et j’estime qu’il s’agit là d’une motivation amplement suffisante. N’es-tu pas d’accord avec moi, Néo ?
Néo : Si, si ! C’est en effet une motivation suffisante, mylord. Je suis désolé, veuillez m’excuser si je vous ai mal parlé.
Arsenus : Ce n’est rien. C’est déjà oublié. Passons donc aux choses sérieuses : tenez cette carte. Vous voyez cet emplacement ? Il indique une place fortifiée, en bordures de la nation de Flusseim. Techniquement, ce fort est mien : je l’ai acheté à son ancien propriétaire, il y a quelques années de cela. Mais, cet ancien propriétaire estime en avoir toujours l’usufruit, soi-disant parce que la somme versée ne valait pas la réelle valeur du bien. Il est allé jusqu’à payer un groupe de mercenaires pour y chasser les locataires. Depuis ils refusent de me verser leur loyer, et je me dois de les comprendre ! J’aimerais que vous vous rendiez à ce bastion, afin d’y chasser ce groupe de mercenaires. Pensez-vous être à la hauteur de cette tâche ?
Néo : Bien sûr, vous pouvez compter sur nous !
Arsenus : Dans ce cas, je n’ai rien d’autre à ajouter. Contrairement à la mission précédente, je ne vous donne pas de délai à respecter, vous avez carte blanche. Une seule chose, une fois que vous aurez terminé, revenez ici, au château. Je repasserai alors vous voir. Pour l’heure, je dois à nouveau partir, j’ai un emploi du temps hélas assez chargé. Je vous souhaite bon courage pour le combat à venir !
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