Environ un millénaire avant le cataclysme, deux royaumes avaient conquis la majeure partie des jungles, et s’en partageaient les territoires. Mais une guerre entre ces deux nations faillit décimer entièrement la population de ces deux royaumes. Les deux pays exterminés, les survivants se réunirent dans des villes, formant des mini-états.
C’est à ce moment qu’une ville, plus puissante que les autres, vit le jour sur un îlot, an milieu du lac Kitiuacan. La ville, prenant le nom du lac, entreprit l’impensable : rallier toutes les autres villes à sa cause. Les graines d’un Empire millénaire étaient semées.
Mais plutôt que de conquérir les autres villes par la force et la guerre, ce qui aurait été voué à l’échec, Kitiuacan prit son temps, en montant les villes les unes contre les autres, peu à peu, au fil des années. Par cette stratégie, elle put affaiblir économiquement et politiquement ses adversaires, avant de les conquérir, un à un. C’est ainsi que, en l’espace de deux siècles, Kitiuacan fit sienne toutes les villes de la région, et posa les bases de son Empire, avant de chercher à s’étendre sur de nouveaux territoires, vierges de toute trace humaine.
L’Empire de Kitiuacan est encore plus féodalisé que les pays de Terra, et son ordre est pyramidal et très strict. Le Grand Metchek, l’Empereur, a la mainmise totale sur la politique, l’économie, l’armée et la religion. Représentant des Dieux sur Terre, il a littéralement droit de vie et de mort sur chaque citoyen. Le Grand Metchek est assisté dans ses décisions par les Olmak, la haute noblesse du pays dont les membres ont le droit et l’immense privilège de le conseiller dans ses décisions. Ensuite viennent le clergé, constitué des prêtres ayant droit de sacrifice, la basse noblesse, les artisans et les commerçants, et tout en bas de l’échelle sociale les ouvriers et paysans.
La religion de Kitiuacan est polythéiste et complexe, riche de milliers de divinités. Dans leurs croyances, la Terre qui compose le monde est constituée du sang coagulé qui a été offert aux Dieux. Aussi il faut continuellement offrir de nouveaux sacrifices aux Dieux pour ne pas que le monde ne se disloque. Tous les jours les prêtres sacrifient des animaux, mais les sacrifices humains sont tout aussi courants. Le sacrifice humain est à la fois une mesure religieuse, qui permet d’asseoir l’autorité divine du Grand Metchek, mais aussi un instrument politique dissuadant toute opposition, les prisonniers et opposants politiques étant bien sûr une réserve de sacrifiés facile et disponible.
L’Empire avait commencé, à peine deux siècles avant le cataclysme, à échanger avec les autres continents. Ces échanges se sont poursuivis depuis. L’Empire exporte des produits régionaux comme du maïs, du cacao, du coton, des pommes de terre ou encore des tomates, et importe du riz, des alliages, et des produits manufacturés. Ainsi on trouve dans l’Empire des armes venant des autres continents, comme des épées ou des naginata, même si les armes dominantes restent celles qui existaient depuis toujours : essentiellement des haches, des lances et des arcs.
Dans l’Empire de Kitiuacan, les Laguz et autres sont particulièrement discriminés, non par haine, mais pour une raison très triviale : ils constituent, comme les criminels, une main d’œuvre gratuite que l’on peut réduire en esclavage quelques années, avant de les sacrifier. Sacrifier un « non-humain » permet de réunir les Beorc citoyens de l’Empire malgré leurs différends, et de s’assurer de leur cohésion et de leur dévotion envers leur empereur, le Grand Metchek.